L’hypothèse de la substitution causale est une notion proposée dans l’ouvrage Transition 2017, dont le contenu a aussi été diffusé sur le site de l’association Adrastia sous forme d’articles.
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L’hypothèse du renforcement synergique est une notion proposée dans l’ouvrage Transition 2017, dont le contenu a aussi été diffusé sur le site de l’association Adrastia sous forme d’articles.
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La tentative d’élaboration d’une “théorie écologique de l’esprit” menée dans les études et ouvrages que je propose envisage que l’humanité et ses capacités singulières ne soient que le résultat d’un processus évolutif général qui obligerait tous les systèmes d’objets à générer toujours un maximum de complexité en fonction de leur capacité à générer de la complexité. Dans le vivant, la sélection s’opérerait en fonction de ce critère et l’évolution serait l’augmentation globale de la complexité des interactions entre tous les êtres vivants, par élimination successive des individus et populations moins performants dans le maintien de la complexité maximale, en fonction des conditions et de leurs propres capacités à générer de la complexité (des relations complexes, voir ci-dessous quelques extraits de l’Essai Sur la Raison de Tout).
L’équipe constituée par le chercheur R. Guevara Erra (CNRS) a élaboré un protocole expérimental afin de tester l’hypothèse que les fonctions les plus élaborées de l’esprit seraient aussi celles qui généreraient le plus de complexité, celles qui optimiseraient le mieux le traitement de l’information (la question du libre arbitre devant alors être traitée en fonction de cette contrainte). La recherche est encore balbutiante sur ces hypothèses et les protocoles sans aucun doute à améliorer. Le potentiel heuristique de tels travaux semble pour autant très grand, ils pourraient participer à la confirmation que l’élaboration d’une théorie écologique de l’esprit pertinente est possible, capable en particulier d’expliquer en quoi nos capacités singulières d’interaction avec notre milieu ont autant d’impact sur l’environnement (très forte consommation de ressources et d’énergie indispensables au fonctionnement des sociétés humaines). L’hypothèse de la dissipation maximale de l’énergie (dite aussi MEP pour Maximum Entropy Production, lire François Roddier) montre déjà certaines qualités : elle est simple, d’aucuns diraient même élégante et, surtout, elle est vérifiable et semble correspondre aux évènements, tels qu’ils ont eu lieu et se déroulent chaque jour.
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Texte publié à l’issue du colloque « l’Acte artistique – prosommation et Big Data », qui a eu lieu le vendredi 5 juin 2015 au CRANE Lab, Château de Chevigny – 21140 Millery.
L’art d’après
L’acte artistique, espérant la sublimation de l’acte banal, est avant tout transformatif, banalement. Et si l’acte en général peine à nous révéler sa signification, ne nous informant que de ce que nous investissons en lui sans rien révéler du but ultime, l’acte artistique tient quant à lui, dans une entreprise toujours en cours et toujours impossible, à mettre en sens l’action de transformation, sinon dans une narration en tout cas dans une esthétique. Condamné, par nécessaire ignorance première, à questionner sa relation au monde, dont l’éprouvé variable vient constamment aiguillonner son interprétation, l’humain ne peut accepter sa condition que dans la mesure où la vérité de celle-ci continue de lui échapper. L’art abouti risquerait l’impasse, l’aporie stérile d’avoir atteint l’harmonie quand celle-ci ne se perçoit que par contraste avec l’imperfection, se dissolvant et disparaissant nécessairement dans la totalité si elle devait être atteinte.
Leave a CommentEn 1981 Marguerite Yourcenar fait un constat d’une exhaustivité et d’une clairvoyance que les experts contemporains de l’écologie ne parviennent que rarement à égaler.
En moins de 30 minutes elle évoque l’impossible évasion interstellaire, les forêts américaines détruites avant le début du 20ème siècle, la Grèce antique au climat perturbé par l’humain, les effondrements de civilisation par excès de conquêtes territoriales, l’histoire de la chimie liée à des intérêts militaires (napalm)…
Marguerite Yourcenar (source Wikipedia), née Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour le 8 juin 1903 à Bruxelles et morte le 17 décembre 1987 à Bar Harbor, dans l’État du Maine (États-Unis), est une femme de lettres française naturalisée américaine en 1947, auteur de romans et de nouvelles « humanistes », ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut aussi poétesse, traductrice, essayiste et critique littéraire.
Elle fut la première femme élue à l’Académie française, le 6 mars 1980, grâce au soutien actif de Jean d’Ormesson, qui prononça le discours de sa réception, le 22 janvier 1981.
Nous avions vu dans cet article en quoi il est possible d’envisager une théorie écologique de l’esprit qui permette de comprendre comment nous ne parvenons pas à orienter le cours de notre évolution aussi bien que nous le souhaiterions, en particulier en contexte de stress écologique (pic des ressources énergétiques, changement climatique, baisse des rendements agricoles…). Nous pouvons envisager de relativiser le libre arbitre et de replacer la causalité des possibles dans le réel et non dans l’esprit, où elle ne peut rationnellement se trouver, sauf à nous croire tout-puissants et dotés de pensée magique.
Une étude vient apporter des éléments qui participeront à la confirmation que ce sont bien plus (exclusivement ?) les circonstances adaptatives qui façonnent la pensée plutôt que l’inverse. Une société dont le modèle économique cahote par affaiblissement de ses approvisionnements en ressource s’expose à la difficulté de proposer un projet d’avenir, la défaillance de l’utopie sociale menant instinctivement l’individu à rétablir des défenses radicales et manichéennes face à la défaillance du cadre. Ce sont les circonstances écologiques (l’approvisionnement en ressources d’un système vivant est une question écologique) qui pourraient seules dessiner la forme du politique.
Dans un contexte symptomatique de pré-effondrement de la civilisation industrielle, il est des plus urgent de réformer le paradigme de la liberté, celui qui rend nos sociétés aveugles aux angoisses de ceux qui ne la vivent pas, sans quoi les pires obscurantismes auront accès direct au pouvoir, imposant à tous des contraintes arbitraires en étant légitimés par la survenue des limites réelles au développement de nos sociétés. Il nous faut écrire un projet de société rationnel compatible avec l’inéluctabilité de l’effondrement.
The Adrastia organisation works on the overcoming of humanity’s climax. Facing this unavoidable decline, Adrastia intends to provide scientific and social information and thinking, about the big economical and environmental issues, « to better anticipate the systemic degradation of our environment ».
We interviewed its president Vincent Mignerot, about the illusion of an eternal development, and the forthcoming collapse.
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In french : Le Comptoir
Translation : Yves Bodson, Leïla Riguet
Le Comptoir :
On the beginning of your manifesto, you said, I quote : “the peak of availability, of all the resources necessary to our survival, has been crossed”. Could you briefly expose the arguments underlying this observation ?
Vincent Mignerot :
Until the eighteenth century, humanity evolved filling its needs by the exploitation, almost exclusively of raw materials, and energetic resources – animal, vegetable, mineral, hydraulic, and wind – available on earth. However, the growth of utilisation of coal and oil pushed us to dig deeper in the ground to fulfil our needs. We moved from a bi-dimensional interaction with environment, to a three-dimensional one.
But the act of digging, to extract the resources is subject to physical constraints that we can summarize like this : “the more we dig, the harder it will be to continue to dig”. The extraction of everything that allows a good functioning of our economy, from hydrocarbons to metals, is leading to a bottleneck : the cost of research for energy and raw materials is everyday higher, because the strains made are higher everyday. Experts call it Energy Returned On Energy Invested (EROEI) or Energy Return On Investment (EROI).
Leave a CommentPhilippe Gauthier | 5 juin 2016
Publication originale sur le site VOIR
Bien qu’on associe généralement le XIXe siècle au charbon, cette source d’énergie n’est imposée que tardivement, pour atteindre son sommet vers 1900. En réalité, rappelle François Jarrige, maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, l’époque victorienne a été marquée par une intense course aux nouvelles énergies, longtemps dominée par la traction animale, le vent et même… le soleil. L’idée persistante de « l’énergie illimitée du soleil » apparaît en effet dès 1870!
Je n’ai pas l’intention ici de résumer toute la conférence prononcée au début de mai par l’historien (voir les sources plus bas pour le lien), seulement d’en dégager quelques idées fortes avant de revenir sur cette histoire oubliée d’énergie solaire au XIXe siècle. Selon François Jarrige, il importe de réécrire l’histoire énergétique du XIXe siècle. La victoire du charbon n’était pas inéluctable et, dans les faits, elle a affronté de nombreux obstacles. Le XXIe siècle est en train de renouer avec cette inventivité en matière d’énergie.
Perfectionnement des sources existantes
Au début du XIXe siècle, les machines à vapeur demeurent des curiosités et le charbon, lourd et difficile à transporter, reste peu disponible. La ville de Manchester, en Angleterre, est longtemps le centre et la principale démonstration des possibilités de la vapeur. Dans les régions moins bien pourvues en charbon, on exploite de plus en plus rationnellement la traction animale, le vent et l’eau.
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